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par le 28/09/13
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C'est une partie de moi. Depuis un long moment.
Je ne saurais dire si je m'en réchapperai un jour.

Au détour d'un coin de rue, d'une allée de supermarché ou l'ombre d'un mot, elle soupire. L'envie.

Il suffit d'une ballade, d'un bout de chemin et d'y croiser un chat domestique pour que sa clochette hérisse le duvet sur mes avant bras. Et ravive des souvenirs.

Des choses sans rapport, aucun. Traverser des rayons et entendre le bruit de chaines de roues pour l'hiver pour que d'autres chaînes m'apparaissent en tête.

Voir des déménageurs monter un meuble au troisième étage à l'aide de cordes.

Un rien anodin, même juste fermer les yeux, pour me dire comme un réveil incessant que je suis comme cela.

Avide d'emprise. D'une hiérarchie particulière.

Le coeur se resserre. Les frissons apparaissent. L'échine se tend. A chaque bruit du clavier, la respiration se fait plus rapide, plus chaude. Comme le soufflet entretenant la faible braise, qui parvient fébrilement à reprendre sa couleur avant d'embraser son foyer, cette bête intérieure qui renait dans des râles de dépendances et de manques.

Je suis comme cela.
Non
Je suis cela. Mais je ne l'ai pas.

Une gangrène de l'esprit qui ronge, l'absence d'une voix.

Le silence. Sans présence. Sans ordre. Une anomie singulière et solitaire.

La pire chose pour l'h(H)umain. L'anomie. Aucun ordre ni loi ni structure.

L'anarchie serait intéressant. Certains s'y prêtent lors d'orgie consentie et contextuelles.

Démocratie? Trop simple. Et trop bien huilé pour que cela marche à tous les coups. Et puis sous réserve de changement de mandat. Se faire dégager pour un autre parti et si vite arrivé.

Les dernières monarchies ont vu leur règne se faire étêter. Et pourtant, dans mon cas cela serait presque l'idéale.

Pas la décapitation. Le règne. Du moins le subir.

Que je puisse ôter mes responsabilités comme une veste. Que j'accroche mon ego au porte manteau. Que je me déshabille de ma civilité et que je range ce cerveau qui cliquette telle un mécanisme d'engrenage dans un tiroir.

Que je sois nu de tout ceci pour être ce que je suis.

Mais ce que je suis, c'est aussi de garder ma personnalité comme l'on garde ses chaussettes sous les froides nuits d'hiver. Mes craintes et mes doutes, attachés à moi tel mon élastique à cheveux.

C'est moi.

Et le dire aux nombre, anonyme... au fond ne changera rien dans l'immédiat. Le dire aux proches. Encore moins. Dans tous les cas même pas le souffle qu'un aveu rend.

Pourquoi le dire dans ce cas? Au nom de l'espoir? De la pitié? Sans certitude de ce que ni si cela engendrerait.

L'envie? Le besoin?

Qu'importe maintenant. Je suis habitué à me torturer l'esprit pour chaque note qui laisse sujet à.

C'est moi aussi...




Et cela fait un bien fou d'écrire depuis le temps que la plume grattait sans encre. Et sans muse.

*content*
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